La connaissance limitée de la langue du pays d’accueil est un frein à l’accès aux droits et aux soins des personnes migrantes.
Si les difficultés à s’exprimer et à comprendre des migrants pèsent sur leur capacité à s’informer et à s’orienter, elles affectent aussi la qualité de l’écoute, des appréciations, des réponses et des évaluations des professionnels du travail social et de la santé. En effet, l’accueil, l’accompagnement, les soins et l’aide proposés aux personnes migrantes risquent d’être moins pertinents et moins efficaces lorsque ces dernières ne sont pas francophones.
Ces constats sont ressentis par les migrants, observés par de nombreux professionnels, et également confirmés par différentes études internationales ; les politiques publiques de cohésion sociale et de santé en tiennent compte dans quelques-unes des régions françaises, et favorisent la mise en œuvre de services d’interprétariat professionnel.
Cependant, face à ces problèmes de communication, pour des raisons de facilité, d’urgence, ou encore de « coût », les professionnels de la santé et du travail social recourent majoritairement à des interprètes dits « de proximité » : parents, amis ou voisins, ceux-ci ont parfois une connaissance sommaire du vocabulaire, dans une langue ou dans l’autre, et – du fait des relations qu’ils ont avec les usagers – éprouvent des difficultés à transmettre les informations, surtout lorsqu’elles ont un caractère de gravité et/ou de confidentialité. [Lire la suite…]